Explorer, sortir de sa zone de confort et faire de la poterie…
Cette semaine, j’ai participé à un stage de poterie au Perrier, en Vendée. Cela faisait un moment, que je bavais d’envie en regardant les témoignages d’autres personnes. Cela paraît si beau et fluide, presque magique cette terre qui prend forme sous les doigts du céramiste. Mais, j’avais toujours une (mauvaise) excuse pour ne pas y aller :
- pas le temps,
- pas les finances,
- trop loin de chez moi,
- pas les bonnes horaires,
- peur de pas y arriver,
- etc.
Faire ce qui nous nourrit pour aller mieux…
Et puis début en 2020 juste avant le confinement, j’ai vécu un épuisement professionnel. Ma psy m’a alors conseillé, pour aller mieux, de faire des choses pour moi. C’est à dire qui me plaisent ou que je rêvais de faire sans avoir jamais osé. Elle m’a expliqué que cela m’aiderait à réapprendre à prendre soin de moi. Et elle a ajouté que c’est aussi de cette façon, que je deviendrais plus à l’écoute de mes envies, de mes besoins bref mon bien-être, plutôt que de suivre l’opinion d’autrui. C’est ainsi que je me suis retrouvée un après-midi d’octobre dans l’atelier d’une céramiste vendéenne, face à un morceau d’argile.

Sortir du burn out et apprendre à se connaître
Évidement, j’ai attendu de recouvrer un peu d’énergie avant de réserver ce stage. Car l’épuisement professionnel ce sont des semaines, voire des mois d’une fatigue profonde. C’est un peu comme si ton corps était un téléphone portable à la batterie défaillante. Au début, le repos ne suffit pas à la recharger. Début septembre, je me suis lancée dans un bilan de compétences pour me reconvertir. Dans ce cadre est revenue la question de ce que j’aime faire ou ce que j’aimerai faire. Et puis aussi ce que je ne me pensais pas capable de faire, mais que je pourrais faire. Et là cela signifie sortir de sa zone de confort et oser explorer des terrains inconnus. J’ai réfléchi et j’ai repensé à l’artisanat d’art. J’ai alors pensé à la poterie, que j’avais noté dans ma liste «activité à tester». J’ai pris mon téléphone et j’ai contacté Les Poteries d’Emma au Perrier (Vendée), l’atelier d’Édith. Coup de chance, une personne venait justement de se désister et me laissait donc un créneau pendant les vacances de la Toussaint disponible (juste avant le reconfinement).
Oser !
J’étais aux anges ! Un peu nerveuse aussi. J’ai fait deux séances à l’atelier pour m’initier, soit le tournage d’une pièce et le lendemain le tournassage. Le stage était niveau très débutant. Ce qui consiste à observer et comprendre les gestes que te montre la céramiste. Puis, tu passes devant le tour et c’est alors à toi de jouer. Mais, elle reste près de toi pour répondre à tes questions, guider ou corriger tes gestes si besoin… ou aussi rattraper tes ratages. Cette expérience m’a beaucoup plus. D’abord parce que ça parle à ma fibre artistique et créative. Ensuite, parce que le travail d’Edith est fascinant, beau et noble. Un Art avec un grand A. Enfin, j’ai adoré aussi ce stage parce que psychologiquement l’expérience a été enrichissante. Quelques photos ci-dessous….



Les bienfaits psychologiques d’un atelier de céramique
Confiance en soi
Le premier bénéfice d’un atelier de céramique est de reprendre confiance en soi, en prenant conscience qu’on est capable de créer quelque chose de ses mains. Bien évidement la première fois, ce n’est pas parfait. Mais, Édith accompagne suffisamment bien les gestes de ses stagiaires, pour que tous puissent aboutir à une réalisation.
Lâcher la peur de se tromper, mal faire
C’est l’occasion pour les perfectionnistes de lâcher les lourdes exigences, qu’ils ont envers eux-même pour accepter d’essayer, de se tromper, de refaire et d’apprendre progressivement. On ne maitrise pas le tournage en une session. Il faut de la patience, accepter de ne pas tout réussir d’un coup, tout de suite et parfaitement, sans que cela ne nous dévalorise.
Schéma corporel et crispations
Dans mon cas, l’expérience est aussi révélatrice de tensions et crispations déjà observées dans d’autres contextes. En effet, le tournage demande à avoir une bonne posture et des gestes précis. Ceci d’une part pour ne pas se faire mal au dos, aux épaules et aussi parce la posture aide à bien réaliser la pièce. Pour ma part, j’ai tendance à un peu trop me tenir épaules contractées, serrées. Et j’étais un peu raide du bassin pour me pencher en avant au-dessus du tour. Je n’osais pas. Je me tenais à distance. Lorsqu’on débute, c’est normal d’être un peu crispé, certes. Dans mon cas, cela a aussi remis en lumière des tensions du corps préexistences et observées dans d’autres contextes, sur lequel je travaille.
Stimuler ta sensibilité tactile
Le tournage est quelque chose de tactile. La terre t’amène à redécouvrir ton sens du toucher. Car c’est la pulpe de tes doigts, qui va te dire si les parois de ta pièce sont régulières ou pas, si la surface est lisse ou pas. Enfin, c’est avec tes doigts que tu estimes aussi l’épaisseur de l’argile, etc. La céramique sollicite le sens du toucher et aussi de te faire confiance, dans ce que tu ressens. Pour ma part, c’est surtout ce côté tactile que j’ai retenu, sûrement parce que je suis très visuelle.

Pour conclure… Osez !
Il faut savoir que la céramique est une activité créative aussi utilisée en art thérapie comme : l’écriture, la peinture, le dessin, le collage, la sculpture, la calligraphie, le théâtre, etc. Cette expérience a été très positive. Car comme je l’ai dit plus haut, j’étais nerveuse. Un tour de potier c’est impressionnant. Parce qu’il y a la force centrifuge, qui est votre alliée pour créer votre pièce si celle-ci est bien centrée et que vos gestes sont bons. Mais, elle peut aussi envoyer votre argile valser et réduire votre travail à néant au moindre faux pas. Enfin, quand votre création prend forme, il y a la peur d’abimer le travail réalisé avec un geste manqué au moment de la finition…Par exemple, rater le décollage de la girelle, creuser un peu trop ses rayures, déformer l’arrondi, donner un coup d’ongle après avoir lisser sa pièce, etc. Il faut prendre sur soi et de ne pas écouter cette crainte et agir, essayer même si tu trompes. Bref, en m’engageant dans cette atelier j’ai osé découvrir un art que je ne connaissais pas. J’ai osé passer à l’action. Une action, qui m’a apporté plein de réponses, la découverte et l’expérience d’une meilleure connaissance de soi et de ce qu’on est capable de faire, de ce dont je peux être fière et de ce que je peux améliorer. Et j’ai aussi fait une belle rencontre, celle d’Edith, qui est une femme formidable, accueillante, passionnée par son art et pleine d’énergie.
J’adore ton témoignage !
Et ça me motive à trouver du temps pour oser essayer des trucs qui me titillent , mais que je repousse encore et toujours.
Merci 😉
De rien, vas-y fonce !
Quel beau témoignage. Retrouver la confiance en soi c’est le plus dur. Bravo. Moi je suis sortie de ma zone de confort en me formant aux massages bien être… C’est génial et je travaille sur cette idée pour mon projet pro… Bravo à vous. Faites confiance à vos ressentis
Bonjour,
Je comprends tout à fait. L’univers du bien-être et du développement personnel me parle aussi : sophrologie, naturopathie, coaching de vie, réflexologie, art thérapie, méditation, relaxation…
Merci pour ton commentaire.
Bonne journée à toi !