Es-tu introverti(e) ?
A l’école étais-tu un enfant calme, du genre à qui les enseignants demandaient de participer plus ? Préfères-tu un repas intimiste avec un ou deux amis à la maison, plutôt qu’une soirée en boîte avec une centaine de personnes ? Si oui, il est possible que tu sois un introverti. Sache qu’entre 30 à 50 % de la population est dans le même cas. Et il y a probablement autour de toi un parent, un ami, un proche, un de tes enfants ou un collègue, qui possède ce tempérament. L’introversion n’est ni un défaut à corriger, ni une pathologie à traiter. Être introverti est une « chose » parfaitement normale.
D’où viennent les concepts d’introversion et extraversion ?
Les notions d’extraversion et d’introversion remontent à Carl Jung et à sa théorie des types psychologiques. Jung a développé ces deux termes pour décrire deux manières différentes de se comporter et de penser. Les extravertis sont plutôt tournés vers le monde extérieur, tandis que les introvertis vers leur monde intérieur.
L’introversion et la sensibilité à la dopamine

Un peu plus tard, les neuroscientifiques se sont rendus compte que les cerveaux des introvertis et des extravertis réagissaient différemment à la dopamine. C’est un neurotransmetteur, qui joue un rôle dans les circuits du cerveau associés au plaisir et à la motivation. Elle est impliquée dans ce qu’on appelle le “système de récompense”. Il s’agit d’un circuit du cerveau, qui donne la motivation nécessaire à une personne pour réaliser une action en vue d’obtenir une récompense ou du plaisir. Les introvertis et les extravertis ont la même quantité de dopamine disponible.
La différence réside dans leur sensibilité respective à ce neurotransmetteur. Les introvertis réagissent plus intensément à la stimulation et se laissent donc plus facilement submerger par celle-ci. Ce trop-plein devient vite désagréable et source d’épuisement. Tandis que les extravertis s’épanouissent grâce à elle et en tirent de l’énergie.
Les 10 signes de l’introversion
Alors es-tu vraiment un introverti ? Voici une liste, non exhaustive, de dix signes. Ils ne s’appliquent pas forcément à tous les introvertis, mais ils sont fréquemment observés chez eux. Si tu es d’accord avec une majorité d’entre eux, il y a de forte chance pour que tu sois un ou une introverti(e).
1. Tu apprécies de passer du temps seul. Tu n’as aucun problème à rester seul chez toi, un samedi soir, devant des séries TV, un bon livre, un film, des jeux vidéos ou tout autre activité qui te plaît. Cela te fait du bien. Ta solitude est un choix et pas une façon de fuir les autres, comme par exemple pour une personne timide.
2. Tes plus belles et profondes pensées émergent lorsque tu es seul. Le temps passé en solitaire n’est pas seulement du temps accordé à tes passe-temps favoris. Il s’agit aussi d’une pause pour ton esprit, qui peut ainsi décompresser. Loin du stress et de la sur-stimulation, tu peux être alors plus créatif et/ou avoir des réflexions plus profondes.

3. Ton monologue intérieur est quasi permanent. Ta petite voix intérieure est très active. Et difficile à faire taire Si les gens pouvaient entendre tes pensées, ils pourraient être surpris, émerveillés et peut-être parfois aussi horrifiés. Tu as tendance aussi à ruminer.
4. Tu n’es pas l’élève, qui lève la main en premier quand une question est posée. Tu es content de savoir la réponse, mais tu ne tires aucune satisfaction à répondre en public. Dans un contexte professionnel, tu fais partie de ceux qui interviennent peu en réunion. Par contre, le jour où tu décides de faire part de ton opinion, c’est parce que c’est important.
5. Tu es plus habile à écrire tes pensées, qu’à les exprimer oralement. En effet, l’écriture te donne le temps de réfléchir à quoi dire et comment le dire. Elle te permet de modifier tes réflexions, si besoin et de façonner le message, de la façon la plus juste pour toi. De nombreux introvertis aiment tenir un journal pour s’exprimer, apprendre à se connaître et mieux vivre leurs émotions. D’autres font carrière dans l’écriture, comme J.K Rowling, Susan Cain, Charlotte Brontë, Maupassant, Dostoïevski, Rousseau, Proust, etc.
6. Tu n’apprécies pas spécialement les conversations au téléphone. Cela peut sembler curieux à une époque ou le smartphone est devenu presque indispensable. Et pourtant, certains introvertis et ambivertis n’apprécient pas d’utiliser le téléphone pour communiquer.
7. Tu n’apprécies pas les bavardages superficiels ou small talk. Il t’est peut-être arrivé un jour, d’éviter de sortir de chez toi et attendre, parce que tu n’avais pas envie d’engager la conversation avec ta voisine, qui sortait sa poubelle. Les introvertis préfèrent parler de quelque chose de significatif, d’important ou de profond, plutôt que de discuter de tout et de rien par politesse.
8. Tu ne vas généralement pas en soirée pour faire de nouvelles rencontres. Anniversaires, mariages, réceptions, afterworks, vernissages ou inaugurations, peu importe l’évènement, tu y vas parfois. Mais ce n’est pas le but de te faire de nouveaux amis. C’est plutôt pour faire plaisir à un proche ou par obligation sociale. Tu préfères les petits comités avec des proches ou à l’occasion, un ami te présentera un de ses amis.
9. Trop d’interactions sociales t’épuisent et te coupent l’envie de parler. Une étude finlandaise des chercheurs Sointu Leikas et Ville-Juhani Ilmarinen montrent que beaucoup d’intéractions sociales finissent par devenir fatigantes, autant pour les introvertis que les extravertis. Mais dans un même contexte, ce sont les introvertis qui s’épuisent le plus vite. Ils préfèrent la solitude et le calme, plus que leurs homologues extravertis. Lorsque cela arrive, ton cerveau sature et tu cesses d’être capable de tenir une conversation.
10. Tu remarques des détails, que les autres ne voient pas. Il est vrai que les introvertis peuvent être submergés par trop de stimuli. Mais il y a un avantage à cette forte sensibilité. Elle te permet de remarquer des détails, que d’autres ne voient pas. Par exemple, tu peux percevoir un changement subtil dans le comportement de ton amie d’enfance signalant qu’elle est bouleversée (mais curieusement, personne d’autre dans la pièce ne le voit).
Le pur introverti ou extraverti n’existe pas !
Garde à l’esprit que l’introversion et l’extraversion ne sont pas des catégories strictes, dans lesquelles classer les gens. Imagine un spectre avec une extrémité l’introversion et à l’autre bout l’extraversion. Chacun se place quelque part sur ce spectre. Certains sont plus proches de l’introversion et d’autres de l’extraversion. Mais personne n’est l’un ou l’autre à 100 %. Un individu est plus ou moins l’un ou l’autre. Il y a même des gens situés près du centre, il s’agit des ambivertis. Autrement dit, nous pouvons tous agir en extraverti dans certaines situations et en introverti dans d’autres.
Commentaire.
(Les commentaires sont lus avant validation.)